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Cri_Media de LP

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1 décembre 2006

Kinshasa : Calme apparent ...

Vendredi 01 décembre 2006. Quatre jours après la publication des résultats des présidentielles la vie à Kinshasa, capitale de

la République Démocratique

du Congo (RDC) a repris son cours.

La population kinoise et congolaise en général craignait un bain de sang avant, pendant et après la proclamation du second tour des élections présidentielles en RDC par

la Cour Suprême

de Justice. Elections qui opposaient, rappelons le, Joseph Kabila à Jean-Pierre Bemba. Les deux candidats ayant chacun des militaires acquis totalement à leur cause, la défaite de l'un occasionnerait une réaction armée de la part de l'autre pensait-on. C'était oublier toute la masse d'accord signé par les deux camps sous l'oeil vigilant de

la Communauté

international représenté dans ce cas précis par Monsieur Swing (koko Swing pour les kinois) Chef de

la Mission

d'Observation des Nations Unies au Congo (Monuc). Sous le poing de

la Communauté

international le perdant a été obligé de respecter sa signature d'autant plus que l'ombre d'un mandat d'arrêt international pèse sur lui. Voilà donc Monsieur Bemba, en l'occurrence le perdant, obligé de rejoindre la liste des opposants. Dans une adresse au peuple congolais, ce dernier promet une opposition forte et républicaine, qu'est-ce à dire? Il l'expliquera dans les prochains jours. Mais cette adresse a eu le mérite de calmer les esprits.

Cependant Kinshasa n'est pas si calme que ça, entre les sirènes des cortèges qui préparent la prestation de serment du nouveau président "démocratiquement" élu, les gens se bousculent pour pouvoir être repris sur la liste des nouveaux ministres. Et cette bousculade se fait aussi bien dans le camp de Kabila que dans d'autres camps... suivez mon regard. Le politicien congolais est passé maître dans l'art de la versatilité. Tenez, prenez Arthur Zaidi N'goma, Vice-président sortant. Il est passé du Rassemblement Congolais pour

la Démocratie

(RCD) à l'opposition politique. Mais tout le monde sait qu'il était sous la botte de Kabila. Ce dernier vient de dévoiler au grand jour ce secret de polichinelle, non seulement il a été le premier Vice-Président sortant à féliciter le nouvel élu mais encore il se targue d'appuyer l'action de ce dernier... Allez y comprendre quelque chose! Au moins dans l'opposition de Bemba il ne fera pas partie!

Autre endroit qui bouillonne, l'opposition... De longue date

la RDC

n'a connu qu'un seul véritable et éternel (hélas) opposant, Tshisekedi. Ce dernier a rejeté tout le processus électoral en disant que le match était biaisé d'avance. Il aurait même dit à Jean-Pierre Bemba, qui cherchait alors son soutien, d'exiger la réouverture des bureaux d'enrôlement à l'Ouest du pays pour avoir une chance de remporter la victoire. Bemba avait foi en autre chose... Et aujourd'hui qui sera le chef de fil de l'opposition Bemba ou Tshisekedi. Soulignons que Bemba a encore son armée et soi dit en passant parmi la multitude d'accords signés entre les deux candidats, le gagnant s'était engagé à ce que le perdant conserve ses troupes. Quelle démocratie!

Kinshasa bouge encore parce que tout le monde se demande ce que ce sont dit Kabila et Bemba hier jeudi 30 novembre 2006 lorsque Kabila s'est rendu chez Bemba pour une visite... de courtoisie. Rien n’a filtré de leurs entretiens. Tout le monde pense qu'ils ont parlé de la sécurisation de la ville d'ici le 06 décembre, jour de l'investiture du candidat élu. En fin de compte Kinshasa attend des signaux forts du nouveau président. Ce dernier ne s'est toujours pas exprimé depuis que

la Cour Suprême

de Justice l'a proclamé Président, trop occupé sans doute à organiser le festin du 06 décembre.

Kinshasa attend qu'il mette fin à l'impunité dans son entourage, qu'il mette fin au pillage des ressources naturelles, qu'il diminue les clivages sociaux et les inégalités... Kinshasa attend surtout qu'il paie mieux les fonctionnaires et les enseignants, qu'il stabilise la monnaie, qu'il crée des emplois, qu'il assure la sécurité des habitants, qu'il cantonne sa garde vu les sévices qu'ils infligent aux populations qui vivent près de leurs camps... Kinshasa attend tant du nouveau président, Kinshasa n'est-elle pas réputée ville de la contestation?

Mais Kinshasa n'est pas le Congo... Le reste du Congo a aussi ses revendications. A l'Est (Kivu, Province Orientale...), les habitants attendent qu'il mette fin aux incursions armées et qu'il boute dehors les envahisseurs (entendaient les rwandais et rwandophones), qu'il paie les fonctionnaires et assure la sécurité des biens et personnes. Dans le Kasaï (au centre) on attend du nouveau président qu'il mette fin au pillage systématique des ressources naturelles du pays (notamment du diamant).

Pauvre Kabila, les congolais attendent tant de lui que l'on s'attend déjà à ce qu'il se casse la figure. Mais qui sait ne l'a-t-il pas dit lui-même, il risque de nous surprendre tous... Alea jacta est!

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21 septembre 2006

Multiplicité, diversité et pluralisme télévisuel; État de lieux des grilles de programmes de télévisions Kinoises

Introduction

La démocratisation de la vie politique et la libéralisation de l’espace médiatique congolais qui lui est corollaire, ont favorisé l’implantation de plusieurs stations de radio et de télévision en République démocratique du Congo.  Dans une étude publiée en avril 2004, le Professeur Kayembe a identifié 52 télévisions concentrées dans les principaux centres urbains[1]. Des chiffres qui semblent dépassés aujourd’hui si l’on se réfère aux statistiques de

la Haute

Autorités

des Médias (HAM)[2] qui estiment à 62 le nombre de télévisions (dont 28 pour la seule ville de Kinshasa)[3] installées en RDCongo.

Quelles stratégies adoptent ces médias pour conquérir et fidéliser leurs publics ? Selon quels modèles fonctionnent – ils ? Quels supports techniques utilisent – ils ? Quelles sont les préférences du publics par rapport aux émissions proposées ?..., autant de question ayant suscité des recherches, scientifiques ou non, menées, sous des angles aussi multiples que divers afin d’appréhender la véritable nature de cette évolution - révolution.

Partant du postulat selon lequel la libéralisation (pris dans le sens de la fin du monopole et de l’ouverture de l’espace médiatique à la concurrence) est un gage du pluralisme du contenu médiatique, nous tenterons, dans cet article, d’évaluer l’incidence de la libéralisation d’avril 1990 sur les programmes des télévisions en République Démocratique du Congo. Il s’agira plus précisément de procéder, à travers une lecture comparée des grilles de programmes,  à un état de lieux du niveau de pluralisme dans la télévision kinoises. La portée plutôt limitée de cette étude est guidée par le souci de vérifier la légitimité scientifique du résultat d’une longue observation empirique des habitudes programmationnelle de la télévision congolaise en général et kinoise en particulier, avant de nous lancer, prochainement, dans une tentative d’explication de ce phénomène.

A cet effet, certains outils théoriques et conceptuels empruntés aux théories de la programmation nous seront d’un très appréciable apport. Il s’agit notamment des notions telles que le «découpage horaire», le «temps d’antennes » et le «moment de diffusion» chères à Guy Lochard et essentielles à  la lecture d’une grille de programmes. Ces notions permettront, sans doute, de mieux comparer les choix programmationnels opérés par les télévisions de la Rdc.

Toute fois, face à l’immensité du champ à explorer (28 télévisions pour la seule ville de Kinshasa sur les 62 que compte le pays), nous limiterons notre intérêt à quelques télévisions, parmi les plus regardées, selon le résultat du sondage sur les médias à Kinshasa, publié par le cabinet Expert[4].

Cadre conceptuel.

Il pourrait paraître superflu de se lancer à la vérification du niveau de pluralisme dans un contexte d’opulence télévisuelle telle que souligné ci – haut. Ce sentiment de vanité proviendrait, sans doute, d’une tendance générale et quelque peu généralisée à réduire l’extension de la notion de pluralisme à sa seule dimension technique.

Pourtant, dans son acception la plus extensive, cette notion renvoie à la doctrine d’après laquelle les êtres qui composent le monde sont multiples, individuels, indépendants et irréductible à une substance unique[5]. Cette irréductibilité apparaît encore plus clairement lorsqu’on ajoute, par exemple, les épithètes « politique » et « juridique » au substantif pluralisme. Dans le premier cas, c’est pour désigner un système où sont reconnus les divers organismes représentant les courants de d’opinion, tandis que dans le second, il s’agit de la coexistence de plusieurs systèmes de droit au sein d’un même ordre juridique.

Appliquée à l’objet de la présente analyse, cette interprétation philosophique de base à la société humaine, nous conduit à considérer le pluralisme médiatique, et télévisuel dans ce cas précis, comme la jonction de la pluralité des supports (stations de télévision) et de la diversité des contenus des programmes. La pluralité étant une « réelle réalité » au vu du nombre des télévisions opérationnelles en RDC, c’est de la diversité des contenus dont il sera vraisemblablement question ici. Cette dernière s’entend, tant au niveau de la grille (en terme de formats et des genres d’émissions) qu’à l’intérieur des émissions proprement dites (s’agissant de différents points de vue émanant de toutes les couches et catégories sociales). Comme le fait remarquer Gilbert Maoundonodji s’agissant de la radio[6], si la pluralité des supports est une condition nécessaire, elle n’est pas suffisante pour garantir le pluralisme télévisuel. Un même opérateur, l’Etat ou un privé, peut créer et contrôler plusieurs télévisions, imposer le même contenu des programmes et être le seul pourvoyeur d’informations de culture et de divertissement. On parlera, dans ce cas de figure, d’un pluralisme quantitatif ou numérique qui ne diffère en rien à un régime de monopole.

Ceci étant, la complexité de la communication télévisuelle nous impose d’aborder l’analyse du pluralisme à partir d’un double mouvement empirique puis théorique. Le mouvement empirique nous amènera, d’entrée de jeu, à une lecture comparée des grille des programmes des télévisions avant de chercher, dans la théorie, les éléments d’explication au constat qui en découlera.

Dans une telle perspective, la grille de programmes nous intéressera de manière particulière, dans la mesure où elle représente, selon Guy Lochard et Henri Boyer, l’instrument par excellence de l’activité[7] de planification par laquelle une télévision organise de rencontres entre ses propres intentions discursives et les attentes supposées de ses téléspectateurs. Elle constitue une prévision plus ou moins détaillée, pour chaque jour de la semaine et pour les différents moments de la journée, répondant au besoin de mise en rapport de deux disponibilités : celle des téléspectateurs  et celle des programmes. Dans ces conditions, son élaboration s’appuiera sur des données d’études sociologiques d’utilisation du temps de loisir, de la présence des individus à domicile, de temps consacré à la télévision…, qui aident à une parfaite articulation du temps social et du temps télévisuel. Comme on peut s’en rendre compte, la confection d’une grille de programme ne peut donc aboutir qu’à une solution de compromis ; qui doit, ce pendant pour être efficient,  offrir les gages d’équilibre et de cohérence. Selon l’analyse de Paul Beaud, Patrice Flichy et Monique Sauvage[8], une grille de programme intervient comme un double garant, pour le téléspectateur. Garant de la diversité, elle sensée répartir dans la journée et la semaine les différents genres et contenus d’émission. Garant de la continuité, elle propose un quadrillage du temps télévisuel, aujourd’hui ininterrompu, articulé autour de plusieurs temps forts, qui divisent la journée en périodes : Day  -time, acces - time, prime - time, second - time.

Ce découpage de la journée en période horaire est mieux explicité par Frédéric Antoine[9] qui préconise que la lecture d’une grille doit se faire verticalement et horizontalement. Dans sa dimension verticale, la grille découpe la journée en  tranches horaire suivant la disponibilité des téléspectateurs devant la télévision. Ces tranches, dont les principales sont le day - time, l’acces - time, le prime - time et le second - time, sont disposées de haut en bas sur la grille de programme.

Frédéric Antoine définit le prime - time comme la période de la plus grosse audience télévisuelle quotidienne [10](situé entre 19 heures et 22 heures aux USA, de 18h

30’

à 21h

30’

en France, plus tard en Espagne et plutôt en Grande Bretagne) dont l’offre vise à fédérer le plus large public possible.  Car, explique Lucien Sfez
[11], durant le prime - time, c’est un public varié et populaire qui regarde la télévision en famille.

La pratique montre, quant à elle, que la gestion du prime - time diffère en fonction des missions que s’assigne chaque station de télévision. Dans le cas (quelque peu idéaliste) des télévisions sans ressources publicitaires, il représente le moment d’assumer la vocation de service publique en permettant un large accès aux publics le plus diversifiés. Pour les télévisions à vocation commerciale, il est le moyen de rendre les audiences «isomorphes » à celle des visées par les annonceurs afin de justifier  les tarifs des créneaux publicitaires.

A l’opposé, le day - time et le second - time, au nom d’une segmentation en public spécifique (jeune, femme au foyer, personne de troisième age, etc.) comporteront essentiellement des émissions ciblées.  La programmation de l’acces - time est conçue, quant à elle, pour fédérer progressivement autour d’un public - noyau la plus large audience : celle du prime - time.

Toute fois, ce découpage est fonction de l’agglomération d’un public varié étant donné que les emplois du temps de différentes catégories diffèrent. Les limitations temporelles des différentes tranches varient également selon les pays, les villes, les saisons, les jours de la semaine, etc.

Les études menées sur les habitudes de consommation de la télévision à Kinshasa[12] permettent de situer le prime time entre 18h

30’

et 21h 30’ en semaine et de 19h00 à 22h30’ le week-end. Cette tranche nous intéressera particulièrement dans notre lecture comparée des grilles de télévisions.

Pour clore ce chapitre, reprécisons que l’analyse du pluralisme télévisuel ne doit pas seulement s’appliquer à la grille des programmes. Elle doit, pour être complète, s’étendre aux différents genres contenus dans celle - ci. Bernardo Amigo Latorre soutient même à ce propos que l’outil qui permet à une chaîne de télévision d’agir sur le téléspectateur et à ce dernier de comprendre le statut du discours véhiculé par une émission en particulier, c’est le genre[13].

Toutes fois, nous avons choisi, pour des raisons présentées en introduction, de ne pas succomber à la tentation de procéder à l’évaluation du pluralisme à l’intérieur des différents genres, ce qui mériterait plus d’un article. Il nous semble plus pertinent de limiter notre intervention à la grille de programme au nom de la présomption, à l’origine du processus d’élaboration de cet outil, de l’existence d’une intentionnalité communicationnelle. Poursuivant dans cette même logique, les différentes émissions seront regroupées en quatre principales catégories (et non selon les genres) que sont Information (le JT dans ses multiples formes), Publicité (y compris celle contenue dans des émissions sponsorisées), Divertissement (film, théâtre, variétés, jeu, talk show, …), Documentaire et Magazine (toute autre émission de plateau ne faisant partie des catégories pré – citées). C’est la confrontation entre ces catégories, tant en terme de moment de diffusion qu’en celui de temps d’antenne, que sera déterminé le niveau de pluralisme.

Construction de l’univers de recherche

Pour cette étude, nous avons choisi d’analyser les programmes de quatre chaînes de télévision les plus regardées, selon le dernier sondage réalisé par le cabinet Experts. Ces chaînes ont également l’avantage d’offrir la possibilité de comparer les stratégies programmationnelles des deux différents types qui dominent le paysage audiovisuel congolais, à savoir télévisions publique et commerciales. Bien plus, l’expérience acquise par ces chaînes (RNTC 40 ans, AA 15 ans et RAGA, 10ans) leur a permis de se positionner comme des modèles sur base desquels leurs sœurs et non moins concurrentes nouvellement crées, calquent leurs stratégies de programmation respectives. Toute fois, l’idée de départ était d’y associer, pour faire complet, les télévisions dites confessionnelles ou religieuses de plus en plus nombreuses. Mais notre effort à vouloir reconstituer les grille de programmes, non disponibles auprès des ces chaînes, par un travail de monitoring quotidien s’est avéré vain, suite à des interruptions et changements ou modification fréquemment opérés en plein milieu d’émissions.

D’autre part, l’analyse des grilles de programmes concernera particulièrement deux tranches horaires : le prime – time et le day – time. Le premier, avons – nous dit, à l’avantage de fédérer autour de lui un public varié et populaire, tandis que le second vise un public spécifique. La stratégie déployée par les chaînes dans la gestion de ces tranches horaires demeure profondément révélatrice de la philosophie générale de leur programmation.

Etat de lieux de la programmation du Prime - time

Lundi (légende)[14]

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

18h00’

Infos (en langue)

Business Africa

Série

Sketch

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Actu (JT)

Journal (JT)

19h03’

Sports

19h30

Pub

Pub

19h50’

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

Rendez-vous

20h05’

Variétés musicales

20h30’

Pub-messages-

Théâtre Lis boy fondation

Théâtre les abeilles

21h00’

Vivement Elections

Infosport (Mag)

21h30

Sportissimo (mag)

Téléfilm

La lecture de ces grilles révèle que les différentes chaînes de télévision proposent, à 19h00’, des éditions d’information et que celles – ci sont à chaque fois suivies des tranches publicitaires. Le prime – time, reste dominé par une forte présence de la Publicité qu’on retrouve entre 20h30 et 21h00 sur toutes les chaînes, soit dans une tranche ad hoc, soit dans des programme de Divertissement ou de Magazines sportifs sponsorisés. Toutes fois la RTNC se démarque quelque peu des autres en encadrant les deux tranches de publicité placées avant et après sa grande édition du journal par deux magazines. La RTNC arrive en tête des programmes d’information avec 93 minutes, suivi de Tropicana 50 minutes et de Raga et Antenne A avec30 minutes chacune. Cette tendance reste inchangée de lundi ç vendredi. Raga et RTNC proposent respectivement 90 et 77 minutes des magazines dont deux (en raison d’un par chaîne)  consacrés au sport sont sponsorisés (par une même marque). Pour leur part, Antenne A et Tropicana consacrent une bonne partie du  prime – time au divertissement (AA 60min et Tropicana 150minutes) fortement parqué par la publicité.

Mardi

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

18h00’

Infos (en langue)

Monde du Droit

Série

Dessin animé

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Actu (JT)

Journal (JT)

19h03’

Tribune des femmes

19h30

Pub

Pub

19h50

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

Théâtre Simba

Théâtre Afrik’Art

20h05’

Sketch ping pong

20h30’

Pub-messages-

21h00’

Maintenant la police

Top 10

RDV des Stars

Sportropic

21h30

Pub

Téléfilm

L’information se maintient à 19h00’ sur les quatre chaînes et la publicité avec. A l’exception de la RTNC, les autres chaînes proposent à leurs téléspectateurs, entre 20h00’ et 21h00’ des télés dramatiques (ou théâtre populaire) fortement marquées par des messages publicitaires. A partir de 20h30’ la chaîne publique rejoint les autres avec la diffusion de la publicité pendant 30 minutes avant de proposer le magazine de la police nationale. En terme de temps d’antenne, l’information garde son volume horaire tandis que le divertissement gagne du terrain (AA 90min, Raga 150 min) avec une toute aussi forte présence publicitaire. Seule la RTNC résiste en maintenant deux magazines à vocation éducative avant et après le journal.

Mercredi

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

18h00’

Infos (en langue)

Prédication

Série

Prédication

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Actu (JT)

Journal (JT)

19h03’

Mélodies divines

19h30

Pub

Pub

19h50’

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

A cœur ouvert

Regards croisé

20h05’

Théâtre les abeilles

20h30’

Pub-messages-

21h00’

Horizon mondial

Théâtre S. soucis

Théâtre Evangeliste

21h30

Pub

Théâtre sens unique

L’information se maintient à 19h00’ sur toutes les chaînes tandis que le divertissement et la publicité viennent clôturer le prime time.  Antenne A et Raga proposent les mêmes types d’émissions (60min magazine te 60min divertissement) de 19 à 21h30 et sont rejoint par Tropicana à partir de 20h05’, avec 85 min de divertissement. Antenne A et Tropicana réservent la première heure du prime – time à la prédication d’un même pasteur moyennant payement (d’où le rouge sur la dernière lettre), tandis que le divertissement fait son entrée sur la grille de RTNC. Toute fois, cette dernière maintient l’information en tête du temps d’antenne avec 93 minutes, alors que les trois autres font la part belle au divertissement sponsorisé.

Jeudi

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

18h00’

Infos (en langue)

Art et tourisme

Série

Dessin animé

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Actu (JT)

Journal (JT)

19h03’

Sports

19h30

Pub

Pub

19h50’

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

Théâtre Pléiades

20h30’

Pub-messages-

Théâtre Ngadiadiai

Théâtre kilimajaro

21h00’

Théâtre

Europa live

21h30

pub

Célébrité 100%

La lecture comparée des grilles pour cette journée vient corrobore la thèse de l’uniformité des programmes. En plus des éditions d’information programmées à 19h00,  toutes chaînes offre aux publics, à partir de 20h30’, du divertissement, à travers des télé – dramatiques (et un peu plus tard de la variété) fortement  marquées par la publicité. Même la RTNC renonce à sa stratégie de faire encadre le JT par deux magazine à vocation éducative. Le temps d’antenne réservé à l’information reste le même, pendant que le divertissement gagne du terrain.

Vendredi

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

18h00’

Infos (en langue)

Sport

Série

Dessin animé

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Actu (JT)

Journal (JT)

19h03’

Qu’on se le dise

19h30

Pub

Pub

19h50’

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

Théâtre Lis boy

Energie et reconstruction

20h30’

Pub-messages-

Sketch ping pong

21h00’

2 sons de cloche

Chez Francis

Maxi foot

21h30

Sportissimo (mag)

Prédication

Pas de changement au niveau de l’information, tant du point de vue du moment de diffusion que de temps d’antenne. Par contre le Divertissement régresse quelque peu au profit des Magazines. On note toute fois une forte présence de la publicité.

Samedi          

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Actu (JT)

Journal (JT)

19h03’

Bonsoir, Bon week-end

19h30

Pub

Pub

19h50’

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

Modes & moeurs

Théâtre Saï-saï

20h30’

Pub-messages-

Théâtre les abeilles

21h00’

Mosaïque

Détente musicale

22h00’

Pub-messages-

Variétés congolaises

Impact

Ouragan

22h15’

Variétés Samedi soir

22h30’

La journée de samedi, le prime est dominé par la détente. On note une forte présence des  émissions de Divertissement qui combinent le théâtre et la détente musicale. Et même les quelques magazines proposés par la RTNC et Antenne A sont présentés sur un ton très récréatif. L’Information n’occupe que 30 et 33 minutes de l’antenne au profit du divertissement et de la publicité. On peut également, s’agissant du moment de diffusion, observer qu’à 21h00’ la RTNC et Antenne A  proposent des magazines (par ailleurs très récréatifs) pendant que Raga et Tropicana offrent du « théâtre populaire ». A 22h00’ les chaînes commerciales diffusent des variétés musicales et sont rejointes à partir de 22h15’ pas la télévision publique jusqu’à la fin du prime – time.

Dimanche       

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

19h00’

Infos (les titres)

Journal télévisé

Fiscalité & Dvlpt

Rétro info hebdo

19h03’

Emission des Forces armées

19h30

Pub

Pub

19h50

Pub

Pub

20h00’

Le Journal

Beauté Plus

Studio maximum

Hit Tropic

20h30’

Pub-messages-

Droit à la parole

21h00’

Mega - Sports

Carnet de santé

Prédication

21h35

Théâtre Muyombé

22h00’

Droit de savoir

Théâtre

Java soirée

22h15’

22h30’

Dimanche, l’Information poursuit sa régression en terme du temps d’antenne. Tropicana réduit de 30 minutes la duré de son journal télévisé alors que Raga (dont toutes les émissions sont sponsorisées) préfère « rentabiliser » l’espace - info en plaçant à 19h00’ un magazine sponsorisé. Le divertissement vient clôturer le prime time dans les chaînes commerciales, alors que la chaîne publique termine avec un magazine très semblable à celui proposé par Antenne A à 20h30’.

Synthèse sur la programmation du prime time

  1. Le moment de diffusion

La lecture comparée de ces grilles relève que la structure des programmes des chaînes commerciales reste la même. Les Informations à 19h00 (en semaines) sont suivies, par une tranche publicitaire, puis par des programmes (divertissement ou magazine) très souvent sponsorisés. Cette tendance est également observable, quoique dans une moindre mesure, à la télévision publique qui, seule, place son journal à 20h, en le faisant encadrer (comme ses consoeurs) par des tranches publicitaires. Le samedi, l’uniformisation se renforce à partir de 22h00’ avec de la détente sur la quasi-totalité des télévisions.

Partant de cette lecture, le programme - type des télévisions kinoises peut se présenter comme suit :

En semaine :

-          19h00’ : Information (sur toutes les chaînes)

-          19h50’ : Publicité (sur toutes les chaînes)

-          21h00’ : Divertissement (à l’exception de la RTNC)

Samedi

-          19h00’ : Information

-          19h50’ : Publicité

-          22h00’ Variétés

Dimanche

-          19h50’ : Publicité

  1. Le temps d’antennes

Le calcul du temps d’antenne par catégorie d’émission place l’information largement en tête sur la télévision publique, sans doute à cause de l’exigence de  diffuser les informations dans toutes les langues nationales. Sur les chaînes commerciales, le théâtre dit populaire et les variétés musicales placent le divertissement en tête. La publicité occupe des tranches quotidiennes stables d’au moins  30minutes ainsi qu’un bonne part des émissions sponsorisées.

Etat de lieux de la programmation du Day – time

Avant de poursuivre notre analyse, rappelons que le day - time correspond, comme son nom l’indique, à la journée, soit la plus grande partie de la grille. Mais à la suite de  flottement constatées dans la période comprise entre 13 et 17h, sur les grille mises à notre disposition par les différentes chaînes*, nous présenterons ici les programmes proposés dans l’avant midi, plus précisément dans la tranche 9 à 12 heures.

Du lundi à Samedi

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

9h00

Tôt  gaieté

Fiction

Théâtre

News

9h30

Info en langue

9h40

Tôt  gaieté

Théâtre ping pong

10h00’

Info en français

Flash info

Wake up/ Salut week-end

10h15

L’invité

Thé le matin

10h30

Infos en langue

10h45

Séquence du jour

Club de la presse/ Matinée tropicale

11h00

Sport au passé/ Sankaï cadence

Bulletin d’info

11h15

Wake up/Salut week-end

11h30

11h35

Haki ya kupahano

Télé film

12h00

Midi culture

Flash info

Europa en live

Pendant toute la semaine, les programmes matinaux des chaînes de télévision kinoise proposent majoritairement du divertissement, dominés par des tranches d’animation libre. L’information intervient soit en rediffusion (le cas de tropicana), soit sous forme de flash à l’intérieur de ces tranches. Comme pour le Prime time, la RTNC se démarque, quelque peu, en proposant de magazines culturels (10h 45’ et 11h15’) et de développement (11h35’). On peut également relever l’absence de la publicité sur toutes les grilles.

Dimanche

Tranches

RTNC

Antenne A

Raga TV

Tropicana

9h00

Religion

Fiction

Religion

News

9h30

Animation

9h40

Théâtre ping pong

10h00’

Salut week-end

10h15

Sport

10h30

10h45

Théâtre Kilimanjaro

11h00

Echo d’europe

Femme & société

11h15

11h30

11h35

12h00

Karibu Variété

Station One

Jardin d’Elen

La RTNC et Raga proposent le même menu pour la journée de dimanche, en passant, sans transition de la religion au divertissement. Elles y retrouvent Tropicana qui a jugé bon d’ouvrir cette tanche par une rediffusion de son journal télévisé. Pour la première fois, une chaîne (Antenne A) se démarque totalement des autres. Elle propose plutôt deux magazines dont un sponsorisé.

Synthèse sur la programmation du Day  - time

  1. Le moment de diffusion

Pendant toute la semaine, toutes les chaînes ont opté pour  les tranches d’animation matinale ; des programmes – bus, à l’intérieur desquels sont placés d’autres petits programmes et où l’animateur joue le rôle de régulateur de la parole et du temps. Dans ces conditions, le choix du téléspectateur n’est plus vraiment entre tel ou tel autre contenu de programme mais plutôt entre tel (le) ou tel (le) autre animateur (trice). 

  1. Le temps d’antenne

Pour ce qui est du temps d’antenne, le Divertissement se place loin devant toutes les autres catégories, y compris dans la télévision publique, ce aussi bien en semaine que le pendant le week-end.

Conclusion

Cette brève analyse montre que la multiplication des chaînes de télévision qui a suivi de la démocratisation de la vie politique en République Démocratique du Congo ne s’est pas fait accompagnée d’une diversité des contenus. Le nombre de télévisions a sensiblement augmenté depuis un quart de siècle, mais la création dans ce secteur a surtout contribué à n’augmenter que le contenu de divertissement et du temps attribué à la publicité sous toutes ces formes. Le théâtre dits populaire et les émissions de variétés musicales s’éternisent sur les écrans de télévision, laissant très peu d’espace à l’information et aux autres formats. Les programmes sont de plus en plus envahis par la publicité, y compris les magazines, dont la plupart sont émissions de plateau. Les reportages et Documentaires, par exemple, semblent avoir été jugés indignes de figurer dans les prévisions des chaînes de télévision pour le prime – time et le day – time.

La lecture comparée des grilles de programmes effectuée ci-dessus a permis donc de mettre en évidence non seulement l’uniformité des intentions communicationnelles des différentes chaînes de télévisions, mais aussi et surtout une tendance à pratiquer ce que je qualifierais de « programmation par mimétisme » : les mêmes émissions aux mêmes heures, un peu comme le fait l’autre, et à rechercher, à tout prix, un consensus contre ce qui pourrait diviser. Même la chaîne publique semble se retrouver face à un dilemme : doit – elle entrer, complètement, dans la danse, au risque de se détourner de sa vocation et ainsi perdre son identité ? Ou bien jouer la carte de la différence, au risque de perdre son audience. Les raisons à la bases d’une telle situation méritent bien d’être fournies un jour.

Wolfdeli

Index Bibliographique

1.      Antoine. F, Les programmes coincés dans une grille, in Médiacteurs tout savoir sur la télévision, Bruxelles, 1990.

2.      Beaud, P, Flichy P et Sauvage. M ; Géomètre contre saltimbanque : la prédominance de la programmation dans la télévision française, in  Réseaux, Sociologie de la télévision : Paris, CENT, numéro hors série, 1991

3.      Experts sprl ; Sondage sur les médias à Kinshasa, Kinshasa, 21ième édition, octobre 2005 44p.

4.      Kayembe, A ; Situation des médias en RDC, Kinshasa, Institut Panos Paris, 2005

5.      Latorre. B A, Le genre comme outil d’interprétation en réception : le cas des télé – séries chiliennes, in Genres et culture des masse, volume III, n° 1, décembre 2003.

6.      Lochar, G et Boyer. H ; Notre écran quotidien ; une radiographie du télévisuel, Paris, Dunos, 1995, 203 p.

7.      Maoundonodji, G ; Afrique centrale : Cadres juridiques et pratique du pluralisme radiophonique,  Paris, Karthala, 2005,  250 p.

8.      Missika, JL ; La fin de la télévision, Paris, Seuil, 2006, 107p

9.      Sfez, L ; Dictionnaire critique de la communication, Tome II, Paris, PUF, 1993


[1] Kayembe, A ; Situation des médias en République Démocratique du Congo, Kinshasa, Institut Panos Paris, 2004, p8

[2] Institution de la transition Rd congolaise, chargée de la régulation des médias

[3] Source : Centre d’écoute et de monitoring de la presse congolais ; Cartographie des médias en RDC, document inédit

[4] Experts sprl ; Sondage sur les médias à Kinshasa, Kinshasa, 21ième édition, octobre 2005, p5

[5] Maoundonodji, G ; Afrique centrale : Cadres juridiques et pratique du pluralisme radiophonique,  Paris, Karthala, 2005, p. 21

[6] Idem, p 22

[7] Lochar, G et Boyer. H ; Notre écran quotidien ; une radiographie du télévisuel, Paris, Dunos, 1995, p95

[8] Beaud, P, Flichy P et Sauvage. M ; Géomètre contre saltimbanque : la prédominance de la programmation dans la télévision française, in  Réseaux, Sociologie de la télévision : Paris, CENT, numéro hors série, 1991.

[9] Antoine. F, Les programmes coincés dans une grille, in Médiacteurs tout savoir sur la télévision , Bruxelles, 1990, p 115.

[10] Antoine F, op cit

[11] Sfez, L ; Dictionnaire critique de la communication, Tome II, Paris, PUF, 1993, p 1032

[12] Experts, Cabinet d’étude et conseils ; Sondage sur les médias à Kinshasa, Kinshasa, 21è édition, p 5

[13] Latorre. B A, Le genre comme outil d’interprétation en réception : le cas des télé – séries chiliennes, in Genres et culture des masse, volume III, n° 1, décembre 2003

[14] : Informations,  : Publicité,  : Magazine, : Divertissement, La couleur rouge associée à une autre couleur (, ou ) renvoie à une émission sponsorisée (magazine ou divertissement) avec une forte présence de la publicité

* Les programmes présentent des moments creux sans indications précises. Ex. 12h 00’ : Chez Francis, 16h 00’ célébrité 100%, la première émission n’ayant qu’une durée d’1h30’.

20 septembre 2006

Elections en Rdc, Et si le pire arrivait par les médias?

Le 30 juillet 2006, 17 931 238 congolais, sur les 25 420 199 attendus, se sont rendus aux urnes pour élir leur nouveau président et 500 nouveaux députés. Ce double scrutin, présidentiel et législatif, a soulevé un immense espoir dans le chef de 60 millions de congolais qui espéraient ainsi que leur pays retrouve une vie normale, après près de 6 ans de guerre civile succédant à 32 ans de dictature.

Seulement, voici qu’au moment de l’annonce des résultats,

des affrontements vont éclater à Kinshasa entre garde présidentielle et les militaires commis à la garde de Jean Pierre Bemba le 20 août 2006, quelques heures seulement avant la publication des résultats par la Commission électorale indépendante. Le bilan officiel établi par le Ministre de l’intérieur, après trois jours d’affrontement, fait état d’au moins 23 morts, dont 12 policiers et 43 blessés.

Plusieurs  voix se sont levées et ont accusé les médias d’avoir longuement préparé le terrain  aux affrontements armés survenus dans la ville Kinshasa, suite au discours de la haine,  à la xénophobie, la désinformation, l’intoxication, la manipulation, aux propos racistes, aux appels à la violence, qu’ils ont distillés dans l’opinion pendant toute la durée de la campagne électorale.

Pourtant, bien avant le démarrage de celle - ci, la Haute Autorité des Médias (Ham)[1] avait vite fait de prendre de mesures préventives afin d’éviter que « tout dérapage du processus électoral ne soit imputé aux médias »[2]. Après s’être accordé avec les acteurs politiques sur un code de bonne conduite à observer pendant la campagne, l’instance de régulation des médias congolais a procédé à un  tirage au sort, organisé en direct sur les antennes de la télévision nationale, et à l’issu duquel un calendrier avait été rendu public déterminant le nombre de débats télévisés par semaine (4), le nombre de messages de campagne à diffuser par jour (2), ainsi que la liste des chaînes de télévision, les moments de diffusion et les noms des candidats programmés soit pour le débat, soit pour le message.

7 chaînes de télévision ont été retenues (sur les 62) à cause, soit de la qualité professionnelle des équipements, de la qualification du personnel, de l’aire de couverture, aux fins de servir de centres d’enregistrement des messages de campagne et des débats télévisés.

Mais très vite, la mise en application de cette première mesure, qui avait l’avantage de réserver à tous les candidats (propriétaires des chaînes de télévision ou non) un traitement égalitaire en déterminant à l’avance le nombre des passage dans les médias pendant la campagne, a été butté au double refus des professionnels des médias et des hommes politiques. Les uns et les autres reprochaient à la Ham de vouloir restreindre les libertés en limitant le nombre des médias appelés à couvrir la campagne électorale. Suite à cela, la Ham a dû revenir sur sa décision en agréant 16, puis 32 médias pour servir de support à la campagne électorale.

Une campagne sous le signe de la guerre médiatique

Après son lancement le 29 juin 2006, la campagne électorale à travers les médias s’est poursuivi selon les prévisions de la Ham avec la diffusion des débats télévisés entre les candidats à la présidentielle (ou leurs délégués), conformément au calendrier dressé au terme du tirage au sort. Au moins quatre débats étaient produits par semaine et diffusés simultanément par les 32 chaînes de télévision et stations de radios sélectionnées. Mais plus l’on s’approchait de la date du scrutin, moins les médias respectaient les directives édictées par l’instance de régulation.

Très vite, les médias commerciaux ont affiché une tendance à rentabiliser au maximum leurs antennes et pages en « vendant » des espaces à de nouveaux types d’annonceurs : les candidats. Ainsi, les clips de propagande, les meetings de campagne et autres publi–reportages étaient diffusés en dehors des normes définies par la Ham. Conséquence : les candidats possédant les plus de moyens bénéficieront d’une plus grande visibilité dans les médias. Toutes fois, certains de ces médias ont gardé leur indépendance vis-à-vis des candidats, considérés ni plus ni moins comme des clients.

En suite, se sont distingués les médias appartenant ou dirigés par des journalistes - candidats. Inscrits pour la plus part aux législatives, des journalistes - candidats ont utilisés leurs médias (et surtout leurs propres rédactions) comme des véritables instruments de propagande sous le regard quelque peu impuissant de la Haute autorité des médias.

Enfin, la troisième catégorie des médias et sans nul doute la moins respectueuse des règles de jeu établies par le Ham, est composée des médias appartenant à des acteurs politiques engagés dans la course de la présidentielle. Deux constellations des médias formées autour des candidats Bemba et Kabila se sont livrées une guerre médiatique effrénée caractérisée par des attaques personnelles, des injures et une diabolisations réciproque orchestrées non seulement par les politiciens mais également par des journalistes transformés en véritables militants.

Forts du soutien politique des candidats qu’ils défendaient, certains de ces médias (Digital et Rtnc proches de Kabila) sont allés jusqu’à ignorer les sanctions de suspension temporaire des programmes ou des présentateurs d’émission prises à leur encontre par la Ham. C’est dans cette ambiance que le siège de la Ham sera saccagé, pillé et brûlé par des militants du Mlc venus assister au dernier meeting de campagne de leur candidat Jean Pierre Bemba, le 27 juillet 2006, soit 72 heures avant la tenu du scrutin.

Toute fois, il convient de souligner, à côté des ces dérives, le rôle important joué par la radio Okapi (la radio de la Monuc), le Journal du Citoyen (Supplément indépendant d’informations électorales), et certaines radios associatives et communautaires (encadrer par Radios Okapi et IPP à la demande de la Ham) dans la sensibilisation et la préparation des électeurs à remplir leur devoir citoyen, en leur apportant une information rigoureuses et fouillées tant sur le mode des scrutins que sur les candidats en compétition.

La Campagne terminée, la guerre des chiffres

La période post – électorale a connu une radicalisation des positions des «médias sous tutelle  politique». Chaque groupe a annoncé de faux résultats, donnant son poulain vainqueur au premier tour du 30 juillet. CCTV et Canal Kin[3] ont donné la parole à des partisans du Candidat Bemba qui ont appelé à s'en prendre physiquement au président de la commission électorale Apollinaire Malu Malu, accusé d’être proche de Kabila dont  ils ont, par ailleurs remis en cause la nationalité congolaise. Digital Congo[4] a répliqué en mettant en doute les origines des ancêtres de M. Bemba.

Pour calmer le jeu, la Ham a publié le mercredi 2 août 2006, conjointement avec la Cei, un communiqué mettant en garde les médias (sans les citer) qui se livraient à une violation flagrante de la loi électorale par une proclamation prématurée des résultats de nature à perturber le processus électoral et à créer un climat de tension inutile et dangereux. L’instance de régulation a promis, en cas de récidive, des sanctions allant jusqu'à la fermeture pure et simple des chaînes de télévision et de radios concernées.

Malgré cela, la chaîne publique Radio Télévision nationale congolaise (RTNC), qui s’est rangée derrière le Président sortant, a passé en boucle les images d'un policier lapidé par la foule le 27 juillet à Kinshasa, en marge d'un meeting de M. Bemba.

Chaque camp s’employait à maintenir la pression et préparer ses partisans à refuser la victoire du camp adverse en se servant des médias. La Ham, dont le siège a été pillé le 27 juillet, tentait de faire son travail, quand elle n'est pas court-circuitée par le ministère de l'Information. Ce dernier a, quelques instants après le déclenchement des hostilités, couper le signal de télévisions proches de l’Opposition et de Jean Pierre Bemba sans aviser l’instance d’autorégulation. Au moment où nous bouclons ce dossier, les signaux de CCTV et Canal Kin TV ne sont pas encore rétablis.

Un engagement de bonne conduite pour sauver le 2ième tour.

Après l’accord de cessez le feu militaire signé  la nuit de mardi 22 août sous l’égide de la Monuc, après l’ouverture, le mercredi 23 août, des pourparlers entre délégués des deux camps (cessez le feu politique), la Haute autorité des médias, a réuni, le samedi 26 août 2006, les responsables de six médias audiovisuels (dont la RTNC, Digital Congo, CCTV et Canal Kin) en vue de la signature d’un acte d’engagement au respect des règles d’éthique et de déontologie journalistique.

Cette cérémonie de signature, que d’aucuns ont  qualifié de « cessez le feu médiatique » s’est déroulée en présence du représentant spécial du secrétaire général de l’Onu et des membres du Comité International d’accompagnement de la transition (Ciat). Loin d’apaiser les esprits, elle a soulevé une vive protestation des associations des professionnels qui voient à travers cet acte, une tentative de musellement des médias par des politiques et par la communauté internationale (ici représentée par le Ciat).

Réunis à leur tour le mercredi, 30 août 2006, en vu de procéder à l’examen de la situation, les responsables des associations des professionnels ont considéré, tout en les condamnant, les dérives constatées dans certains médias privés comme une conséquence à la confiscation des médias publics par un seul courrant politique. Ce qui, selon eux pousserait les autres à créer leurs propres médias afin de se doter d’un espace d’expression publique. Néanmoins, ils ont, eux aussi, pris la ferme résolution de renforcer le travail de monitoring des médias au sein de l’autorégulation, de manière à réduire sensiblement les cas d’atteinte à l’éthique et à la déontologie, d’ici la publication des résultats du 2ième tour.

Wait and see !

Wolfdeli


[1] Institution citoyenne établie au terme de l’accord global et inclusif de Sun City chargée de la régulation des médias pendant la transition.

[2] Déclaration faite à l’occasion de la clôture de l’atlier national sur les principes directeur relatifs à la campagne électorale à travers les médias, Kinshasa, le 25 Fébrier 2006

[3] Les chaînes de télévision appartenant à Jean Pierre Bemba

[4] Groupe de presse (Radio –télévision) financé par la Famille Kabila

19 septembre 2006

Incendie...

CCTV Bye bye CCTV, CKTV et Ralik!

CCTV2

Et voilà de quoi ça avait l'air vu de loin... et de haut!

19 septembre 2006

Traitement faite par la presse écrite (congolaise et d'ailleurs) de l'incendie survenu au siège de CKTV, CCTV et RALIK

A peine rouverte, la TV de Bemba détruite par un incendie

(La Libre Belgique) - Ruse ou épisode de la guerre des chefs? L’incendie suscite la nervosité à Kin. Canal Kin, une des deux télévisions de Jean-Pierre Bemba, rival du président Joseph Kabila au second tour des présidentielles, prévu le 29 octobre, a été partiellement détruite par un incendie, lundi après-midi, qui s’est déclaré subitement dans le studio.

On ne déplorerait pas de morts mais au moins un blessé, brûlé au visage. Deux personnes auraient été arrêtées en raison de leur comportement “suspect”: présentes dans le studio, où une émission était en cours, elles se sont enfuies quand l’incendie a commencé.

Le sinistre a été difficilement maîtrisé : le camion de pompiers de la ville n’avait pas de produit pour éteindre et a dû rebrousser chemin pour aller en chercher. Et le camion incendie de la Monuc (Mission de l’Onu au Congo) a été accueilli par des jets de pierre et a dû, lui aussi rebrousser chemin, avant de revenir accompagné de chars et faire sa besogne.

Fermées illégalement

Cet incendie survient alors que cette télévision ainsi que CCTV, elle aussi propriété de M. Bemba, avaient été rouvertes la semaine dernière, après avoir été fermées illégalement par les autorités kabilistes depuis la proclamation des résultats (Kabila 44pc, Bemba 20pc) du premier tour, il y a un mois.

Un certain nombre de Kinois en ont conclu que l’incendie était un “coup” des kabilistes, pour entraver la campagne électorale de Jean-Pierre Bemba, qui doit démarrer fin septembre. Le camp présidentiel n’a-t-il pas déjà perdu la tête ? Le jour de la proclamation des résultats du premier tour de l’élection (que Joseph Kabila était sûr de remporter avec plus de 50pc, ce qui lui aurait évité un second tour plus hasardeux), le 19 août, la garde présidentielle avait attaqué la résidence de M. Bemba pendant que ce dernier recevait 14 ambassadeurs et les tirs contre l’habitation n’avaient cessé qu’au bout de plusieurs heures.

Alors que l’incendie se calmait, des Kinois – en particulier des jeunes gens – ont manifesté leur colère contre le camp Kabila, le rendant responsable de l’incendie.

Coalition difficile

Certains observateurs notent cependant que M. Bemba pourrait lui aussi avoir un intérêt à avoir provoqué cet incendie. Il pourrait avoir compté sur le précédent du 19 août, qui a notoirement scandalisé plusieurs capitales amies du Congo et révélé à ces dernières un visage violent du président Kabila qu’elles ne voyaient pas jusque-là.

M. Bemba rencontrerait en effet des difficultés à réunir la grande coalition annoncée la semaine dernière à Bruxelles par le secrétaire général de son parti, le MLC, François Mwamba. Les ralliés à la candidature de M. Bemba devaient, selon ce dernier, être rendus publics à la fin de cette semaine. Un nouveau “coup tordu” contre lui serait à même d’accroître la sympathie pour M. Bemba, soulignent les partisans de cette hypothèse.

Panique à Kinshasa : Cctv, Cktv brûlent

(L’Avenir) - L’Amp sur le banc des accusés. Du côté du Mlc, on n’attend pas la moindre enquête pour désigner du doigt le clan politique adverse. On accuse l’Amp d’avoir cherché à réduire les deux chaînes de télévision au silence. Selon le son de cloche du Mlc, Kasongo Numbi, membre de l’Amp qui était sur le plateau en train d’enregistrer un droit de réponse, est désigné comme criminel. Pour les accusateurs, Kasongo Numbi était muni d’un ordinateur. Et c’est à partir de cet ordinateur que serait partie l’explosion que personne n’a entendue dans les environs. Comme on devrait s’y attendre, son garde du corps et lui, selon la même source, seraient passés à tabac. Une autre source rapporte que aussitôt après le professeur a été conduit à la résidence du propriétaire des chaînes incendiées, à savoir le vice-président de la république, JP Bemba. En ce qui concerne les dégâts corporels, il nous revient que le confrère Kitutu Oleontwa serait blessé. Comment ? Difficile à dire. Selon un témoignage recueilli par hasard par un confrère qui, après avoir entendu la nouvelle, a voulu en savoir plus en appelant le DG Kitutu. Au lieu de ce dernier au téléphone, c’est une autre voix qui, après avoir décroché le téléphone, n’a même pas parlé à celui qui avait appelé. Au contraire, il s’est mis à donner des ordres, rassuré qu’on l’entendait au bout du fil. C’est à ce moment qu’il dira que Kitutu est blessé et qu’il fallait l’amener à l’hôpital. Il dira également qu’il s’agirait d’un incendie criminel.

En quoi ces deux chaînes gêneraient-elles J. Kabila ? Les observateurs avertis, en attendant que les membres de l’Amp répondent à l’accusation du Mlc, se demandent ce que Joseph Kabila gagnerait en allant brûler CCTv et Canal Kin Tv. L’incendie de ces deux chaînes intervient à quelques heures de la prise de parole par le chef de l’Etat à la tribune des Nations unies. Quel membre de l’Amp accepterait qu’en ce moment une mauvaise image puisse accompagner son chef dans la communauté internationale ?

Au niveau du pays, quel membre de l’Amp contribuerait à ternir l’image de l’homme de la paix qui colle Joseph Kabila à la peau ? Quel danger ces deux chaînes représenteraient-elles contre Joseph Kabila et sa famille politique lorsqu’on sait qu’elles n’avaient pas, en dépit de la campagne virulente qu’on n’avait trouvée nulle part ailleurs, réussi à l’empêcher de l’emporter largement face à son poursuivant direct ? En outre, politiquement, Joseph Kabila est bien parti pour remporter la présidentielle. En attendant, la majorité parlementaire, avec toutes les conséquences que cela comporte, se forme déjà autour de lui. En termes clairs, s’il y a un homme serein, c’est Joseph Kabila. Le geste du genre brûler les chaînes de télévision ne peuvent lui ressembler.

A qui profite le crime ?

Partant de la thèse « à qui profite le crime », on peut accuser le Mlc d’avoir brûlé ses chaînes en vue d’enlever à Joseph Kabila quelques lustres. On avait connu ce genre d’actions suicidaires sous Mobutu. On ne peut pas accréditer cette thèse sans se poser une suite de questions. Bemba aurait-il réellement intérêt à se priver des chaînes de télévision dont il aura besoin même en étant dans l’opposition ? Pense-t-il que la majorité de Joseph Kabila changerait parce que le Mlc l’accuserait d’avoir brûlé ses chaînes ? La même population de Kinshasa ne s’était pas empêchée de voter massivement pour JP Bemba malgré l’incendie de l’Eglise de Sony Kafuta, de la « Zamba Playa » de Werra Son, l’Eglise du pasteur Ngalasi, sans oublier les sièges de la Haute Autorité des médias et de l’Observatoire des droits de l’homme. On peut remonter jusqu’à d’autres accusations. En termes clairs, JP Bemba ne pouvait que s’attendre à peu de choses en brûlant ses chaînes. Il le sait. Car, une chose est d’accuser, une autre est de convaincre. Aujourd’hui, personne ne gobe les mensonges sans discernement. Qui donc a brûlé Cc Tv et CKTv ?

Le prix de la négligence

Les observateurs avertis, ceux qui ont eu à visiter ces deux chaînes, penchent plutôt vers la thèse d’un incendie par court-circuit. Il nous revient même qu’un technicien de cette chaîne a confirmé la version d’un incendie accidentel. On retrouvait des fils nus qui mettaient en danger la vie du matériel et des personnes travaillant dans ces lieux. En termes clairs, la thèse d’incendie par négligence technique n’est pas à écarter, voire même, elle s’impose comme étant la plus possible. C’est ici l’occasion de rappeler aux propriétaires des chaînes de télévision que les personnes qui travaillent, journalistes, animateurs, techniciens et administratifs, ont besoin de sécurité. On utilise un matériel de plus en plus sophistiqué. Par conséquent, la moindre négligence peut conduire au drame. Heureusement en ce qui concerne les deux chaînes incendiées, qu’il n’y a pas eu de dégâts humains importants en espérant que le cas du confrère Kitutu Oleontwa ne sera pas grave et qu’il retrouvera la confrérie dans quelques heures. En ce qui concerne les deux chaînes, heureusement qu’avec un peu d’efforts elles pourront se mettre à diffuser. Car, on peut à partir de Binza où sont installés les émetteurs émettre en attendant de refaire les studios.

CKTV-CCTV: les indices sur les causes de l'incendie

(Forum des As) - Des sources dignes nous ont retracé le contexte dans lequel s’est déclaré cet incendie. En effet, pendant l’enregistrement de l’émission avec le Professeur Kasongo Numbi, un électricien bricolait avec les fils électriques dans la cloison en bois qui sépare le bureau du Directeur général Kitutu. C’est de cette manipulation des fils électriques que se serait produit le court-circuit. Les cloisons se sont enflammées.

En effet, l’incendie qui s’est déclaré au troisième niveau de ce bâtiment, qui abrite aussi le siège du MLC, s’est étendu rapidement aux deux niveaux inférieurs. Sur son parcours, le feu a causé d’énormes dégâts, témoigne un responsable de CKTV.

D’autres sources révèlent qu’alors que tout le monde sortait des studios en fuyant, les soldats préposés à la sécurité du bâtiment s’empareront du Pr Kasongo Numbi, prétendant que c’est celui-ci qui aurait mis le feu. Ce dernier frappé à mort sera retiré, poursuivent nos sources, des mains des tortionnaires par le ministre des TPI José Makila.

Il convient ici de déplorer les conditions de travail difficiles dans lesquelles travaillent les journalistes dans certaines chaînes. En effet, au-delà des sanctions régulièrement brandies contre les maisons de presse, la HAM ferait oeuvre utile en se penchant effectivement sur les normes que les chaînes des radio et de télévision évoluant en RDC doivent remplir pour fonctionner normalement.

Des véhicules de l'Onu attaqués après un incendie

(Reuters) - Des partisans de Jean-Pierre Bemba, candidat à la présidentielle en République démocratique du Congo (RDC) ont jeté des pierres lundi sur des véhicules de l'Onu à Kinshasa après un incendie qui a endommagé les locaux du parti et de deux chaînes de télévision alliées. Les proches de Bemba ont accusé les partisans de son rival, le président sortant Joseph Kabila, d'avoir allumé le feu. Le bâtiment incendié hébergeait les bureaux de Canal Kin et Canal Congo, deux chaînes de télévision privées "pro Bemba". Le camp du président n'a pas réagi immédiatement mais cet évènement pourrait réveiller les troubles qui ont agité la capitale le mois dernier et fait 30 morts. Après avoir remporté le premier tour de l'élection le 30 juillet, les deux candidats Bemba et Kabila s'affronteront à l'occasion d'un second tour le 29 octobre. L'incendie, qui a fait un blessé, a été éteint à l'aide d'un camion de pompier, protégé par des voitures blindées de l'Onu. Alors que les véhicules arrivaient sur place, des manifestants ont commencé à leur lancer des pierres. Les journalistes étrangers présents sur les lieux ont été bousculés et l'un d'eux a même été frappé. "Evidemment, c'est criminel", a affirmé un collaborateur de Bemba à propos de l'incendie. "Comment peut-on parler de démocratie? Les gens de Kabila prouvent une fois encore qu'ils ne sont pas des démocrates. Ce sont eux qui ont fait ça."

L’incendie de l’immeuble « Comcell » : accident ou attentat ?

(Congo indépendant) - « Cet incendie est un nouveau coup dur porté au candidat Bemba » a estimé un sympathisant du MLC avec une pointe de colère. « Pendant que le président du MLC est confronté aux problèmes logistiques, son adversaire Joseph Kabila est en campagne. Ses médias, dont les chaînes publiques, ne se privent pas de relayer ses messages », ajoute-t-il.    

Il faut espérer qu’une enquête indépendante sera menée sur ce sinistre afin d’établir scientifiquement ce qui s’est réellement passé dans le siège du MLC. Dans le cas contraire, il faut craindre que cet « incident » attise la méfiance et la haine entre les partisans de Joseph Kabila et ceux de Jean-Pierre Bemba Gombo.

La Cour suprême de justice vient de confirmer la date du 29 octobre prochain pour le second tour de la présidentielle alors que la situation sécuritaire du pays continue à poser problème. La « garde républicaine » qui demeure sous l’autorité exclusive du chef de l’Etat sortant, est déployée dans tous les districts du pays. « Cette présence est loin de  nous sécuriser  quand nous battrons campagne du deuxième tour », s’inquiète un cadre du MLC. Mercredi 13 septembre, Kabila et Bemba ont eu leur première poignée de mains après les événements du 20 au 22 août. L’incendie du siège du MLC va-t-il ramener les deux camps au point de départ ?

http://www.congoindependant.com/index.htm

http://www.groupelavenir.net/

http://www.lalibre.be/article.phtml?id=10&subid=83&art_id=307002

A quelques jours de la campagne présidentielle

Canal Congo Télévision en feu

Par  Le Potentiel

Les habitués de la commune de la Gombe ont été surpris dans l’après-midi d’hier lundi 18 septembre. Une épaisse fumée noircissait le ciel. Elle échappait du bâtiment qui abrite les deux chaînes de télévision et de la radio du vice-président de président de la République, Jean-Pierre Bemba. Il s’agit de Canal Congo Télévision et Canal Kin Télévision (CKTV), Et ce, à quelques jours de la campagne électorale pour le second tour de l’élection présidentielle.

LE POTENTIEL

Canal-Congo Télévision n’émettra pas bientôt. Le troisième étage de l’immeuble où cette chaîne est logée a été complètement calciné hier lundi 18 septembre. C’était exactement aux environs de 15h30. Que s’est-il passé ? Incendie d’origine criminelle ou accidentelle ? Il est difficile de répondre avec plus de précisions à ces interrogations tant les causes de cet incendie demeurent encore inconnues en attendant que les éléments de l’enquête livrent leurs secrets.

Néanmoins, des versions divergent sur la cause de ce déplorable incendie. Ce qui est certain, c’est qu’il se serait déclaré au moment d’une émission en direct : le plateau de télévision n’est que cendre, et tout le matériel a été consumé. Le directeur général de cette télévision Kitutu Oleont’wa a failli y laisser sa peau. Son bureau, contigu au plateau de télévision, a été aussi emporté par les flammes. Lui-même s’en est sorti avec des brûlures, à la tête et au dos, à en croire les premiers éléments d’informations recueillis sur place. Il est, en ce moment, admis dans un centre hospitalier de la place.

Par ailleurs, tout ce que l’on sait, c’est au cours de l’émission avec une des personnalités politiques qui répondrait au nom de Kasongo Numbi qu’on aurait entendu une forte déflagration. Et du coup, le feu s’est déclaré sur le toit de l’immeuble avant de se propager rapidement sur tout le troisième étage. Il était encore difficile de déterminer l’origine exacte de cette déflagration. Les services de sécurité commis au service du vice-président de la République aurait retenu certaines personnes suspectes. Il ne fait l’ombre d’aucun doute que si l’ enquête progresse, on en saura davantage sur cette première piste d’enquête.

D’autres observateurs n’excluent pas l’hypothèse d’une cause accidentelle au regard de la vétusté de l’installation électrique de certains bâtiments. Mais le fait frappant demeure sans conteste cette coïncidence des événements qui se produisent à quelques jours de la campagne électorale, frappant les médias appartenant à Jean-Pierre Bemba. Bien plus, c’est dans ce même bâtiment que sont partis les premiers tirs de graves incidents des 20, 21 et 22 août 2006.

UNE FOULE DIFFICILE A CONTENIR

Dès que le bâtiment a commencé à prendre feu vers 15 h 30, les militaires commis à la garde du vice-président Jean-Pierre Bemba se sont déployés dans tout le secteur, l’arme au point. Les badaux affluaient de partout. L’avenue du Port était noire de monde au bout de quelques minutes.

Les Jeeps de l’Unité de police intégrée (UPI) qui ont osé se pointer vers 16 h 40’ ont été accueillies par des huées et des jets de pierre. A 15 h 42’, un véhicule anti-incendie envoyé par l’Hôtel de ville est accueilli de la même façon. Il partira sans demander ses restes en filant vers la Gare centrale tant il pleuvait des pierres de partout. Toutefois, le camion anti-incendie retournera sur les lieux vers 16 h 49’. Il est de nouveau accueilli par des jets de pierre, impossible d’intervenir pour éteindre le feu.

Mais téméraire, le chauffeur parvient tout de même à se frayer un passage. A ce moment, tout brûlait au troisième étage. Les pompiers se mettent donc en action et on voit les premiers jets d’eau jaillir. A 17h02, le camion anti-incendie de SEP-Congo se pointe à son tour sur les lieux du sinistre. Un militaire de la Monuc qui s’amène à pied pour s’enquérir de la situation rebrousse vite chemin devant la gravité de la situation pour aller sûrement chercher du renfort.

A 17h05, le feu semble avoir été maîtrisé, mais toute la toiture a été emportée. A 17h09 l’honorable Thomas Luhaka, Secrétaire général du Mlc et Président sortant de l’Assemblée nationale constate les dégâts, l’air anxieux.

C’est à 17h12 que le renfort de la Monuc se déploie en ces lieux. Sept auto-blindés avancent lourdement. Malgré quelques jets de pierres tout juste en face du bâtiment incendié, ils utilisent des moyens adéquats pour disperser la foule afin de permettre l’intervention de véhicules anti-incendie tout en sécurisant le secteur. A 17h15, Thomas Luhaka quitte le sinistre endroit et emprunte l’avenue Mongala en direction du siège de la Midema. Et à 17h18’ quelques ordinateurs rescapés sont évacués dans une pick-up. C’est à 17h20’ que les fantassins de la Monuc sortent des blindés et se déploient aussitôt pour créer un cordon de sécurité

Au demeurant, il ne reste plus qu’à attendre les résultats de l’enquête. Et bien sûr, la version officielle du MLC après les investigations menées par ses services et ceux du gouvernement.

http://www.lepotentiel.com/

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18 septembre 2006

Quelle presse pour la RDC?

Un peuple a les dirigeants qu'il mérite entend on souvent dire... Je pourrais paraphraser en disant qu'un pays a la presse qu'il mérite.

La liberté d'expression est un droit et comme tous les droits il faut se battre pour en jouir. C'est comme la démocratie, on ne vous l'offre pas sur un plateau d'argent tel le vent de démocratisation qui a soufflé sur le continent africain mais c'est au prix d'une lutte acharnée, aux prix des révoltes et des sacrifices que naissent les vraies démocraties.

Après le vent démocratique des années 90 et ces démocraties calquées sur les modèles occidentaux, que constate-t-on aujourd'hui en Afrique? Ce sont de nouvelles dictatures qui ont vues le jour, des dictatures au pouvoir de repression encore plus fort... muselement de la presse, arrestation des opposants, climat de terreur sur les populations, populations qui croupissent dans la misère...

Le vent démocratique a aussi apporté l'éclosion de la presse (en nombre pas nécessairement en qualité), multiplication des titres des journaux et des chaines de radiotélévision, débats politiques plus ouverts...

La RDCongo n'est pas en reste. Elle pourrait même être le pays africain avec le plus grand nombre de chaines de télévisions (une bonne quarantaine) et de titres de journaux. Seulement, les chaines naissent et les programmes sont identiques (variétés musicales, et porte voix des propriétaires de ces chaines). Parce que tout homme politique a "sa" chaine de télévision au Congo. Et la chaine nationale appartient au pouvoir en place.

Lors des tristes événements d'août 2006, l'on s'est bien rendu compte que tous les organes de presse avaient une tendance on ne peut plus claire. Lorsque les chaines de télévision de sieur Bemba ont été coupées (CCTV et CKTV) et leurs corollaires (RLTV et Molière TV dans une moindre mesure), la population congolaise a eu droit à de la musique à longueur de journée et sur toutes les chaines restées actives à Kinshasa alors que la ville était en feu.

Les journalistes dignes de ce noms ont ils le droit de se taire pendant que des événements aussi importants se déroulent dans leur pays? Ces porte voix du peuple ont-ils le droit de faire comme si de rien n'était alors que leurs confrères étrangers (RFI par exemple) donnent des nouvelles sur ce qui se passe sur le terrain?

L'on ne pourra pas dire que c'est par manque de moyens que l'on s'est tu. Et c'est une honte pour le pays qu'il y ait eu un tel silence... Un silence complice... Ou alors c'est par crainte des représailles que les autres chaines ont préféré s'automuseler. Et c'est toujours par crainte des représailles que durant toute la durée de la fermeture illégale des 4 chaines précitées (CCTV, CKTV, RLTV et Molière TV), aucune chaine de télévision continuant à émettre à Kinshasa n'a affiché sa solidarité envers les chaines muselées.

Et c'est toujours par crainte des représailles qu'aucune coorporation des journalistes (JED-Journaliste en Danger- l'a fait mais un peu tard à notre avis) n'a exigé d'une manière ferme l'ouverture immédiate de ses chaines. Alors que leurs "confrères" étaient en chômage forcés, l'on faisait comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes... crainte des représailles...

Et en ce moment le siège du Mouvement de Libération du Congo (MLC), parti cher à JP Bemba est en feu, c'est au même endroit que les deux chaines de télévision (CKTV et CCTV) ont leurs studios. Accident? Incendie? Sabotage?... Attendons le soir pour voir quel traitement sera réservé à cet incendie dans les chaines locales... Attendons demain pour voir si une enquête digne de ce nom sera ouverte pour faire la lumière sur cet événement...

Mais en attendant, nous avons les dirigeants que nous méritons, la justice que nous méritons... la presse que nous méritons!...

Kingli

18 septembre 2006

Kabila-Bemba : Et que fait-on des victimes ?

Le 20, 21 et 22 août 2006 sont désormais des dates que les kinois (et congolais en général) n’oublieront pas de sitôt. En effet, la garde présidentielle (gssp) du président Kabila et la garde du Vice-président Bemba se sont affrontés dans la capitale congolaise sous le nez de la communauté internationale (Monuc et Eufor). Une enquête indépendante devrait être mise sur pied pour évaluer les dégâts et établir les responsabilités...

 

Au lendemain du 31 juillet 2006, les commentaires fusent de partout, la population de la République Démocratique du Congo (RDC) s’est rendue aux urnes pour élire son président et ses députés. Chacun y va du sien, le peuple congolais s’est montré "discipliné", "mature", "responsable"....

C’est vrai que l’on craignait le pire ! Mais il y eut plus de peur que de mal. Le peuple congolais a démontré, en ce jour mémorable du 31 juillet 2006, qu’il tenait à ce qu’un nouvel ordre politique issu des urnes voit le jour en RDC.

Après 3 décennies de dictature du feu Président Mobutu, une longue transition de plus de quinze ans (la transition a commencé en 1990, après le fameux discours du 24 avril 1990 de Mobutu ouvrant la porte au multipartisme), le régime de 1+4 (entendez un président et quatre vice-président), il était effectivement temps que l’on passe à autre chose.

Et tout le monde croyait que l’on y était arrivé ! Mais au soir du jour prévu pour la proclamation des résultats de la présidentielle, des armes crépitent en ville. La tension est perceptible à Kinshasa. On est le dimanche 20 août 2006. Il y a deux favoris, le président sortant Joseph Kabila qui a raflé la majorité des voix à l’Est du pays et le Vice-président Jean-Pierre Bemba qui est, au vu des chiffres publiés jusque là par la Commission Electorale Indépendante (CEI), le candidat de l’ouest et est particulièrement adulé dans la capitale où il a drainé une foule immense lors de son dernier meeting de campagne(le 28 juillet 2006).

A Kinshasa comme ailleurs dans le pays, l’on s’attend à ce que le président Kabila soit déclaré le vainqueur de la course. Mais les attentes des uns et des autres reposent sur des socles différents. Effectivement, si à l’Est du pays la population est confiante et sûre que Kabila gagnera de bonne guerre (malgré les accusations à la tricherie que ne cesse de lancer le Vice-président Azarias Ruberwa à son endroit), la majeure partie des habitants de l’ouest est sûre que si Kabila est proclamé vainqueur ce sera suite à la fraude qui a émaillé les scrutins.

Lorsque les balles commencent à crépiter avant la proclamation des résultats, chacun retient son souffle et croise les doigts pour que le pays ne retombe pas dans la guerre. La Force européenne (Eufor), venue épauler la mission onusienne (Monuc) pour la sécurisation des élections en RDC, lance des appels au calme vers la population par le biais de la radio onusienne (radio Okapi) et demande à tout le monde de quitter le centre ville et de rentrer chez soi.

Les minutes s’egrennent et tout le monde scotché qui à son poste de radio, qui à son écran de télévision attend avec impatience le moment où l’abbé Appolinaire Malu Malu, président de la CEI, viendra fixer l’opinion sur les résultats de la présidentielle. Ce moment arrive ! Et soulagement pour tous (sauf peut-être pour le camp de Joseph Kabila!), il y aura un second tour qui opposera Joseph Kabila (44,81% des voix) et Jean-Pierre Bemba (20,03% des voix). Ce second tour est prévu pour le 29 octobre 2006.

Soulagement, ai-je dit ? La matinée du lundi 21 août a comme de l’électricité dans l’air. Des sources proches de la Monuc, l’on apprend que le Représentant de cette mission, Mr Swing, aurait essuyé des tirs au sortir d’une rencontre qu’il avait eu la veille au soir avec le Vice-président Bemba. Il n’aurait eu la vie sauve qu’à sa voiture blindée.

Vers 15h00, alors qu’il est en compagnie des ambassadeurs des membres du CIAT (Comité International d’Accompagnement de la Transition), dont ceux des États-Unis d’Amérique, de Grande-Bretagne, de France et de Belgique ainsi que le chef de la Monuc, Jean-Pierre Bemba échappe à un bombardement de sa résidence par la Garde présidentielle de Kabila. Les participants à la réunion se réfugient dans les caves de la résidence, jusqu’à ce qu’un détachement dede l’Eufor évacue les personnalités assiégées.

D’autres affrontements se déroulent en divers autres endroits de la ville. Plus tard dans la journée, une dizaine de blindés et 150 soldats de l’Eufor se déploient en des endroits stratégiques de la ville. Une autre résidence de Jean-Pierre Bemba sera également l’objet d’une attaque aux environs du boulevard du 30 juin.

Le matin du 22 août, les troupes présidentielles prennent position à l’aéroport de N’djili et la résidence de Jean-Pierre Bemba fait l’objet de nouveaux tirs à l’arme lourde dans le courant de la matinée. Des véhicules de la Monuc ont pris position autour de celle-ci.

Le calme est revenu dans la ville aux environs de midi, et un accord est intervenu entre Joseph Kabila et Jean-Pierre Bemba visant au rétablissement de la situation prévalant au 20 août. La Monuc accupe désormais les principales artères de Gombe, dont le boulevard du 30 juin. Des patrouilles mixtes Monuc / Eufor / Police nationale congolaise / forces de Kabila et de Bemba sont prévues pour faire respecter l’accord.

Les affrontements de ces trois jours auraient fait au total 23 morts et 43 blessés selon le Ministre de l’Intérieur Théophile Mbemba Fundu, essentiellement à Gombe, et notamment dans les environs du boulevard du 30 juin.

Des sources proches des principaux hopitaux de la capitale (Clinique Ngaliema, Clinique Kinoise, Hôpital Général...), on parle de plus d’une centaine de morts et beaucoup plus dans les rangs de la garde de Kabila. Ces morts auraient été ramassés sur la chaussée et entérrés dans le plus grand secret.

Une mini enquête avait été mise sur pied comprenant les représentants des deux protagonistes et la communauté internationale. Les résultats de cette enquête n’a pas encore été rendue publique. Une autre enquête plus large devrait aussi voir le jour mais l’on attend encore. Depuis la poignée de main des deux adversaires le 13 septembre dernier, les enquêtes sur les affrontements de leurs gardes respectifs ne sont plus à l’ordre du jour. Raison avancée ? Decrisper la tension.

En attendant, ces enquêtes rejoignent la longue liste des enquêtes congolaises ouvertes et non élucidées... des crimes impunis. Pour les familles des morts, victimes d’un affrontement dont on ne comprend pas les causes (vu que les deux adversaires sont tous retenus pour le deuxième tour), il faudrait établir les responsabilités !

Kingli

15 septembre 2006

Le Quatrième Pouvoir...

Personne ne l'ignore aujourd'hui, c'est une évidence : la presse - les médias dans une plus large mesure - exerce sur ses consommateurs un pouvoir énorme, celui de modélation des opinions...

Mais d'où lui vient l'appelation de "quatrième pouvoir"?

Au XVIIIe siècle, Montesquieu démontra qu’il n’est pas de démocratie sans stricte séparation des pouvoirs. L’exécutif, le législatif et le judiciaire doivent toujours veiller à ce qu’aucun n’étende ses compétences et n’instaure sa tyrannie.

Cependant, on décrit parfois la presse comme un « quatrième pouvoir ». C’est évidemment une formule de style qui ne prétend pas placer les journalistes au même rang que les ministres, parlementaires et magistrats, mais qui souligne l’importance de leur rôle dans la vie politique. C’est surtout un moyen de signifier que les trois pouvoirs traditionnels ont perdu toute autorité sur la presse, laquelle se comporte avec une arrogance non dissimulée.

Contre les abus des pouvoirs, la presse et les médias ont été, pendant de longues décennies, dans le cadre démocratique, un recours des citoyens. En effet, les trois pouvoirs traditionnels - législatif, exécutif et judiciaire - peuvent faillir, se méprendre et commettre des erreurs. Beaucoup plus fréquemment, bien sûr, dans les Etats autoritaires et dictatoriaux, où le pouvoir politique demeure le responsable central de toutes les violations des droits humains et de toutes les censures contre les libertés. Mais les états dits "démocratiques" ne sont pas en reste non plus.(http://www.monde-diplomatique.fr/2003/10/RAMONET/10395)

La presse, notamment audiovisuelle, joue désormais un tel rôle dans la vie politique que les révolutions et coups d’État contemporains commencent toujours par la prise du siège de la télévision, souvent avant même que le gouvernement et le Parlement ne soient renversés. En outre, tous les États modernes se dotent d’organes de presse. Ils prétextent que les investissements nécessaires à la création de chaînes de télévision sont si lourds qu’ils ne peuvent être réalisés que par de rares investisseurs et que, dans ces conditions, le marché ne suffit pas à garantir l’expression de la diversité des opinions. Des télévisions d’État, astreinte à un devoir de neutralité, seraient donc indispensables pour faire vivre les débats démocratiques dans les sociétés contemporaines. Toutefois, si cet argument est logique pour les télévisions, il est malhonnête pour les journaux et plus encore pour les radios qui ne demandent que de très faibles investissements.

Quoi qu’il en soit, il n’est pas raisonnable, en règle générale, de qualifier la presse de « quatrième pouvoir » dans la mesure où elle n’a aucune autonomie. Malgré les apparences, la presse n’est jamais que l’émanation de pouvoirs déjà existants, soit celui de l’État, soit celui de l’argent. Une presse indépendante serait ainsi une exception pour Monsieur Thierry Meyssan.(http://www.voltairenet.org/article11344.html)

Pour notre part, raisonnable ou pas, la presse est un pouvoir peu nous importe qu'il soit le quatrième ou pas!

Quid du public?

Le public? Il s'accomode de tout en se contentant de gémir de temps en temps devant le poste de télé ou de zapper... Et pourtant "sans public, pas de média"!

Effectivement, si dans les pays démocratiques et/ou développés les holding de presse (média dans son ensemble) font des efforts pour contenter l'audimat, ce n'est malheureusement pas le cas dans les pays moins developpés et souvent sous régime dictatorial.

Dans les pays développés après l'émergence des structures de régulation de presse (cinquième pouvoir?), les consommateurs des médias ne sont pas en reste et se sont organisés en association.(voir http://www.acrimed.org/)

Comme le dit si bien Bernard Hennebert dans son livre "Mode d'emploi pour téléspectateurs actifs", face à la surenchère croissante des intérêts commerciaux dans l’évolution des chaînes, le contrepoids le plus fiable reste la pression des usagers.(www.consoloisirs.be)

Nous, public, avons donc le droit de réagir face à ce que les médias mettent à notre disposition à longueur de journée. Mieux nous avons le droit d'éléver la voix lorsque nous constatons des abus.

LP

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Cri_Media de LP
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