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1 décembre 2006

Kinshasa : Calme apparent ...

Vendredi 01 décembre 2006. Quatre jours après la publication des résultats des présidentielles la vie à Kinshasa, capitale de

la République Démocratique

du Congo (RDC) a repris son cours.

La population kinoise et congolaise en général craignait un bain de sang avant, pendant et après la proclamation du second tour des élections présidentielles en RDC par

la Cour Suprême

de Justice. Elections qui opposaient, rappelons le, Joseph Kabila à Jean-Pierre Bemba. Les deux candidats ayant chacun des militaires acquis totalement à leur cause, la défaite de l'un occasionnerait une réaction armée de la part de l'autre pensait-on. C'était oublier toute la masse d'accord signé par les deux camps sous l'oeil vigilant de

la Communauté

international représenté dans ce cas précis par Monsieur Swing (koko Swing pour les kinois) Chef de

la Mission

d'Observation des Nations Unies au Congo (Monuc). Sous le poing de

la Communauté

international le perdant a été obligé de respecter sa signature d'autant plus que l'ombre d'un mandat d'arrêt international pèse sur lui. Voilà donc Monsieur Bemba, en l'occurrence le perdant, obligé de rejoindre la liste des opposants. Dans une adresse au peuple congolais, ce dernier promet une opposition forte et républicaine, qu'est-ce à dire? Il l'expliquera dans les prochains jours. Mais cette adresse a eu le mérite de calmer les esprits.

Cependant Kinshasa n'est pas si calme que ça, entre les sirènes des cortèges qui préparent la prestation de serment du nouveau président "démocratiquement" élu, les gens se bousculent pour pouvoir être repris sur la liste des nouveaux ministres. Et cette bousculade se fait aussi bien dans le camp de Kabila que dans d'autres camps... suivez mon regard. Le politicien congolais est passé maître dans l'art de la versatilité. Tenez, prenez Arthur Zaidi N'goma, Vice-président sortant. Il est passé du Rassemblement Congolais pour

la Démocratie

(RCD) à l'opposition politique. Mais tout le monde sait qu'il était sous la botte de Kabila. Ce dernier vient de dévoiler au grand jour ce secret de polichinelle, non seulement il a été le premier Vice-Président sortant à féliciter le nouvel élu mais encore il se targue d'appuyer l'action de ce dernier... Allez y comprendre quelque chose! Au moins dans l'opposition de Bemba il ne fera pas partie!

Autre endroit qui bouillonne, l'opposition... De longue date

la RDC

n'a connu qu'un seul véritable et éternel (hélas) opposant, Tshisekedi. Ce dernier a rejeté tout le processus électoral en disant que le match était biaisé d'avance. Il aurait même dit à Jean-Pierre Bemba, qui cherchait alors son soutien, d'exiger la réouverture des bureaux d'enrôlement à l'Ouest du pays pour avoir une chance de remporter la victoire. Bemba avait foi en autre chose... Et aujourd'hui qui sera le chef de fil de l'opposition Bemba ou Tshisekedi. Soulignons que Bemba a encore son armée et soi dit en passant parmi la multitude d'accords signés entre les deux candidats, le gagnant s'était engagé à ce que le perdant conserve ses troupes. Quelle démocratie!

Kinshasa bouge encore parce que tout le monde se demande ce que ce sont dit Kabila et Bemba hier jeudi 30 novembre 2006 lorsque Kabila s'est rendu chez Bemba pour une visite... de courtoisie. Rien n’a filtré de leurs entretiens. Tout le monde pense qu'ils ont parlé de la sécurisation de la ville d'ici le 06 décembre, jour de l'investiture du candidat élu. En fin de compte Kinshasa attend des signaux forts du nouveau président. Ce dernier ne s'est toujours pas exprimé depuis que

la Cour Suprême

de Justice l'a proclamé Président, trop occupé sans doute à organiser le festin du 06 décembre.

Kinshasa attend qu'il mette fin à l'impunité dans son entourage, qu'il mette fin au pillage des ressources naturelles, qu'il diminue les clivages sociaux et les inégalités... Kinshasa attend surtout qu'il paie mieux les fonctionnaires et les enseignants, qu'il stabilise la monnaie, qu'il crée des emplois, qu'il assure la sécurité des habitants, qu'il cantonne sa garde vu les sévices qu'ils infligent aux populations qui vivent près de leurs camps... Kinshasa attend tant du nouveau président, Kinshasa n'est-elle pas réputée ville de la contestation?

Mais Kinshasa n'est pas le Congo... Le reste du Congo a aussi ses revendications. A l'Est (Kivu, Province Orientale...), les habitants attendent qu'il mette fin aux incursions armées et qu'il boute dehors les envahisseurs (entendaient les rwandais et rwandophones), qu'il paie les fonctionnaires et assure la sécurité des biens et personnes. Dans le Kasaï (au centre) on attend du nouveau président qu'il mette fin au pillage systématique des ressources naturelles du pays (notamment du diamant).

Pauvre Kabila, les congolais attendent tant de lui que l'on s'attend déjà à ce qu'il se casse la figure. Mais qui sait ne l'a-t-il pas dit lui-même, il risque de nous surprendre tous... Alea jacta est!

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